Marc Di Crescenzo Photo
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dernière mise à jour : 21 août 2025
Coup de coeur #40 21.8.2025 Film • Sorry, Baby de Eva Victor
C'est l'histoire d'une femme qui se reconstruit après un viol.
Pour un sujet si dur, c'est doux et même plein d'humour, tout en restant grave. Total female gaze. Aucune violence ni physique, ni psychique . Le viol n'est pas montré.
Une pépite.
Télérama : « [...] Cette justesse impressionnante se mêle à la pudeur et à la modestie d’une cinéaste qui dit simplement avoir voulu faire ce film pour la personne qu’elle était. Sorry, Baby est un magnifique geste de consolation, de solidarité avec soi-même. À Agnès, parfois désorientée jusqu’à la crise d’angoisse à force de ne rien vouloir laisser transparaître de ce qui la hante, Eva Victor offre sa tendresse, sa compréhension. »
Interview de la réalisatrice sur sorociné.com
PS : normalement je boycotte les photos de chat ;-)
Coup de coeur #39 6.7.2025 Livre Photo • La photographie moderniste brésilienne 1939-1964
Pas lu.
Il donne très envie, d'autant qu'il est plein de textes.
55€ :(
« Dans les années 1940, le Brésil connaît une profonde transformation. Le pays s'industrialise, s'ouvre à l'international, accueille une importante diaspora européenne fuyant le nazisme et devient un terreau fertile pour l'avant-garde artistique. Faisant écho à cette effervescence, une nouvelle génération de photographes s'empare du médium pour accompagner les bouleversements esthétiques et culturels de son époque. »
« La diversité formelle et esthétique de la photographie moderniste brésilienne reste largement méconnue. À travers le travail de trente-trois artistes, l'ouvrage met en lumière une génération audacieuse qui a placé le Brésil à l'avant-garde du mouvement d'avant-garde international. »
Avec Thomas Farkas, José Oiticica Filho, Marcel Giró, Gertrudes Altschul,
A noter, dans la fameuse collection Photo Poche vient de sortir (juin 2025) : La photographie moderniste brésilienne 20€ et Exposition aux Rencontres d'Arles du 7 juillet au 5 octobre 2025.
Coup de coeur #38 30.6.2025 Danse-Théâtre / Cinéma • Retour #2 sur le Pina de Wim Wenders
A la recherche de mon émotion perdue.
Je me replonge dans les scênes mythiques de mon adoré Pina de Wim Wenders.
Ca marche à coup sûr, même si aujourd'hui les larmes ne me viennent pas.
« Dansez, Dansez, Sinon nous sommes perdus » : la devise de Pina Bausch ?
La séquence du jour est finalement plutôt joyeuse (quoique) - mais toujours d'une grande intensité - après avoir hésité avec une séquence violente et sans issue.
Cf. Coup de coeur #20 pour re-voir la précédente séquence coup de coeur.
Coup de coeur #37 22.06.2025 Photographie Paul Cupido
Je le suis depuis longtemps sur Instagram. J'entends régulièrement parler de lui. Et bizarrement je n'avais jamais sur son site web.
Inspiré d'une certaine photographie japonaise. D'une esthétique dingue qui reste totalement poétique. Des sujets variés mais d'une grande cohérence. Nature, portrait, paysage. Noir et blanc, couleur ... Un pur enchantement.
Coup de coeur #36 22.06.2025 Sociologie Eva Illouz Peut-on encore croire à l'amour ?
Podcast : Les idées larges
Passionnant, Lumineux, Intelligent
« Eva Illouz est directrice d'études à l'EHESS. Pour elle, le sentiment amoureux est un objet d’étude sociologique intéressant en tant que prisme pour comprendre les tensions et les contradictions qui structurent nos identités modernes. L’amour, ce sentiment irrationnel de fusion émotionnelle, peut-il survivre dans une époque qui valorise la liberté et la rationalité ? La libération sexuelle si chèrement acquise compromet-elle la possibilité de tisser des liens solides ? Croyons-nous encore à l’amour ? »
Coup de coeur #35 10.06.2025 Photographie Marine Lanier
Série Les Contrebandiers
Etienne Hatt : « Ainsi, loin d’être un reportage sur l’économie frontalière clandestine des biens et des personnes – mais riche de sa mythologie –, Les Contrebandiers est une évocation poétique d’une marginalité discrète et nomade incarnée par les quelques silhouettes humaines qui la peuplent. Ces dernières, quoique repliées sur elles-mêmes ou sur leurs gestes, dialoguent avec des paysages de montagne qu’elles pourraient avoir traversés et des objets de fortune – un gobelet de fer blanc, un couteau, un livre – qui pourraient leur appartenir. »
Coup de coeur #34 21.4.2025 L'Événement photographique #3 • 25 avril - 18 mai 2025 à Nancy
Hourrah ! Revoici l'Événement photographique de Nancy.
Véritable (nouvelle) biennale de la photographie, ce millésime 2025 devrait tenir toutes ses promesses au regard de la programmation annoncée et des formidables éditions précédentes (2021 et 2023 donc) qui furent d'énormes coup de cœur : grand bonheur d'avoir à Nancy un événement photographique de niveau mondial présentant une photographie contemporaine de haute volée.
Le mantra des organisateurs : La photographie raconte le monde, l’état du monde et nous donne des éléments pour penser le monde. La photographie est faite pour nous faire réfléchir. Elle n’apporte pas de solutions, mais de la pensée et c’est en cela que c’est intéressant. Après une réflexion en 2021 autour de l'arbre, puis de la terre en 2023, le thème de 2025 est H2O entre Charybde er Scylla.
Exposition principale du 25 avril au 18 mai 2025 à la Grande Halle de l'Octroi 47 bd d’Austrasie à Nancy complétée par huit dans d'autres lieux : Goethe Institut, CCAM, MJC Bazin, Sentier de la photographie de Malzéville, Musée des Beaux-Arts, Galerie P4, CRi des Lumières de Lunéville.
Programme des expositions _ Agenda des événements _ PDF _ Le site officiel _ Le livret de présentation
Coup de coeur #33 1.4.2025 Exposition photo Mathieu Farcy à la galerie Stimultania à Strasbourg du 31.01 au 26.04.2025
L'exposition proposée actuellement à la galerie Stimultania à Strasbourg présente quatre projets du photographe Mathieu Farcy.
Deux - Saints Loups et D’amour et de rage - ont pour visée de produire une œuvre collective à partir des légendes et des mythologies de celles et ceux qui ont travaillé avec lui à Givors et dans le quartier Saint-Leu d'Amiens. Ils participent du même besoin, faire corps, et s’inscrivent dans l’écoute de celles et ceux qui vivent dans des territoires délaissés.
Les deux autres - Asiles et Les alliances animales - montrés ici au stade d’esquisses, sont les ricochets des travaux précédents. Ils prolongent la nécessité de faire ensemble en tentant de déjouer le langage, à partir du geste.
Une très belle exposition, sensible et politique, comme toujours à Stimultania. Je recommande chaudement l'expo et encore plus la galerie.
Coup de coeur #32 18.03.2025 Photographie Retour sur les lauréats du prix HSBC pour la photographie de 2020 et 2021
C'est peut-être la plus belle expo photo que j'ai vu : les lauréats 2020 et 2021 du prix HSBC pour la photographie la galerie de l'Arsenal à Metz.
On sortait du Covid et on était en manque d'expos et voilà cette magnifique exposition que je n'attendais.
Quatre photographes (3 femmes et un homme) proposant des travaux très différents mais chacun touchant à sa façon.
Il y avait donc (par ordre de découverte dans l'expo) :
Charlotte Mano présentant sa série « Thank you mum »
Luise Honée avec sa série « We love where we live »
Cyrus Cornut avec « Chongqing, on the four shores of passing time »
Aassmaa Akhannouch pour la « Maison qu m'habite encore »
Coup de coeur #31 13.02.2025 Photographie Ina Königs
Série Undine (Ondine)
De l’eau, de l’eau, et de l’eau, puis on sort pour trouver une nature vierge, une nature des premiers âges … avant de se retrouver.
Et quelques bouts de peau magnifiques.
Histoire de Terre, histoire de traversées, histoire de corps.
Pile poil dans le thème de la 3ème biennale de l’image de Nancy : H2O entre Charybde et Scylla (veuillez noter le « entre » à la place du « de ». Du 25 avril au 18 mai 2025.
Je réfléchis aussi à ce thème pour peut-être y glisser 2-3 photos. Une série qui m’inspire beaucoup : noir et blanc, couleur, matières, sobriété, élégance, corps, douceur ...
Coup de coeur #30 13.12.2024 Photographie LLaume Lorens
Des photos divinement poétiques où on s'y perd avec bonheur. La nature y est sublimée dans un noir et blanc hyper contrasté.
LLaume Lorens exploite un truc mais avec une grande subtilité.
Je vous recommande ses séries Gaia et Mirrors.
Gaia s'inspire s'inspire de l'hypothèse de Lynn Margualis et James Lovelock qui décrit la Terre comme un superorganisme unique dans lequel les êtres vivants et le reste de la planète établissent un équilbre autorégulateur qui assure la survie de l'ensemble.
Sa série Mirrors est aussi sublime.
Très inspirant. Vais-je lui « piquer » son truc ?
Coup de coeur #29 13.12.2024 Photographie Sohrab Hura
Projet personnel du photographe idien Sohrab Hura de chez Magnum né en 1981.
Au travers de son projet Life is Elsewhere il explore sa relation avec sa mère qui soufre d'une schizophrénie paranoïde.
« Le livre Life is Elsewhere est un journal de ma vie, de ma famille, de mon amour, de mes amis, de mes voyages, de mon besoin absolu de faire l'expérience de tout ce qui est sur le point de disparaître. Ainsi, d'une certaine manière, j'essaie de relier ma propre vie au monde que je vois dans l'espoir d'y trouver ma réalité. C'est un livre de contradictions, de doutes, de compréhensions, de rires et d'oublis dans lequel j'essaie de me remettre constamment en question en documentant simplement les fragments brisés de ma vie qui peuvent sembler complètement déconnectés les uns des autres. Mais j'espère qu'avec le temps, je serai capable de reconstituer ce merveilleux puzzle qu'est la vie. Et ce voyage me mènera peut-être à une réconciliation avec ma propre vie (2005). »
Son site personnel où l'on découvre son éclectisme.
Coup de coeur #28 20.10.2024 Photographie Claudia Amatruda
Une belle et émouvante série autobiographique, disons, sur le handicap de la photographe italienne Claudia Amatruda, avec ce titre mystérieux « When you hear hoofbeats, think horses, not zebras » traduit en « Quand vous entendez des bruits de sabots, pensez aux chevaux, pas aux zèbres » (traduction de Google Translate).
« Un projet à la première personne, hybridant photographie et performance, qui parle au corps avec le corps. Le point de départ est la transformation qu'une maladie dégénérative rare opère sur mon être immanent. »
« L'instrument visuel me permet d'explorer le corps à travers l'autoportrait, en me réappropriant - non pas l'appartenance relationnelle entre symptôme et médecin - mais mon identité de personne handicapée. Et si, précisément en raison de sa nature extérieure, le symptôme était caché et non visible, que se passerait-il ? » (traduction de Google Translate).
Les deux autres séries présentées sur son site sont très bien aussi.
Coup de coeur #27 13.10.2024 Essai Le portait de presse au prisme des dominations » de Marie Docher + Ingrid Milhaud + Chloé Devis
« Le portrait de presse en France est-il un miroir des rapports de domination à l’œuvre dans la société ? Cet exercice, si prisé des rédacteur·ices comme des photographes, contribue-t-il à légitimer et perpétuer des représentations réductrices et vectrices d’inégalités, de genre, de classe, d’origines sociales ou ethniques notamment ?
Nées de leur observation et de leur expérience de l’univers médiatique, ces questions ont amené Marie Docher, Ingrid Milhaud et Chloé Devis, membres du collectif LaPartDesFemmes, engagé en faveur de la pluralité des regards en photographie, à mener l’enquête. Respectivement photographe, cheffe photo et journaliste, les autrices se sont saisies d’un corpus de près de 1000 portraits photographiques et une partie des textes qui y sont associés, publiés dans la rubrique “Portraits” du quotidien Libération et dans la rubrique “L’invité” de l’hebdomadaire Télérama. »
Marie Docher : photographe, réalisatrice, autrice, activiste, lauréate de la grande commande photographie de la BnF.
Ingrid Milhaud : co-directrice photo de l'excellente revue féministe « La déferlante ».
Chloé Devis : Journaliste-rédactrice indépendante et Photographe.
Coup de coeur #26 13.10.2024 Photo « Sororité : Djanet, Tamnrasset » par Lynn S.K.
Djanet, Tamnrasset est la deuxième série du triptyque Sororité de la photographe française d'origine algérienne Lynn S.K.
Sublimes portraits femmes vivant dans le Sahara algérien. Formidables couleurs. Grande pudeur.
« En mai et septembre 2016, j’ai voyagé à Djanet à Tamnrasset, dans le sud algérien, en passant par quelques villages de la région. Il faisait chaque jour plus de 35 degrés à l’ombre, et je n’avais jamais respiré un air aussi sec.
A Djanet et Tamnrasset, j’ai rencontré les femmes, j’ai écouté leurs histoires : femmes au foyer, mais aussi artistes, artisanes, guérisseuses, éleveuses, tisseuses, devant redoubler d'inventivité pour exister dans un monde qui leur est de plus en plus hostile.
J’ai souvent dû communiquer autrement que par les mots, elles parlaient en tamacheq, parfois en arabe, je répondais dans un mélange maladroit d’arabe et de français : les choses se jouaient essentiellement dans le regard.
J’ai partagé leur mélancolie, leur humour et leur poésie... j’ai trouvé, dans leurs propres questionnements identitaires, un écho aux miens.
Elles m’ont également raconté la rudesse du climat, la pénurie d’infrastructures, les innombrables accidents de voitures, le coût des voyages à Alger pour se faire soigner... »
Je recommande aussi particulièrement ses séries Je, tu, elles II et - sous une forme complétement différente - Rue Belouizdad, Alger et ses portraits.
Interview de janvier 2023 dans la revue Fisheye ici
Son flow Instagram là
Coup de coeur #25 13.10.2024 Musique • Youn Sun Nah
Formidable concert au NJP 2024 avant hier.
Je la connaissais de réputation (et encore) depuis longtemps.
Quelle bonheur de découvrir cette chanteuse de jazz, à la fois - apparemment - terriblement timide et totalement libérée quand elle chante.
Avec un registre de voix incroyable, elle a terminé le concert avec une épatante reprise de Tom Waits : elle avait sa voix !
Elle été accompagnée du pianiste Bojan Z ... beaucoup moins timide qu'elle et époustouflant lui aussi.
Bon je dis cela, mais je ne suis pas du tout connaisseur. Mais j'ai aimé.
Encore quelques dates en France pour un prix "modique" : entre 30 et 40 €.
Coup de coeur #24 29.9.2024 Littérature • Alice Zeniter
A l'occasion de la sortie de son dernier roman Frappé l'époque Alice Zeniter est l'invitée de l'émission Le Book Club sur France Culture animée par la remarquable et enthousiaste Marie Richeux.
Un dialogue merveilleux entre deux femmes d'une intelligence vive et pétillante. Mélangeant intime, engagement, politique & social et d'exigence littéraire. Intellectuelles et sensibles. Des mots précis qui font mouches.
On y parle de colonisation, de violence, de nature, d'enfermement ...
La Nouvelle Calédonie, lieu du livre, résonne dans mon histoire personnelle.
Autres grands livres que je commande d'Alice Zeniter :
Je suis une fille sans histoire [un pur bonheur]
Coup de coeur #23 29.09.2024 Photo « Tractor Boy » de Martin Bogren
Une série que j'ai découverte il y a plusieurs années et que j'apprécie toujours autant quand je la redécouvre.
Fougue de l'adolescence. Virilisme doux. Milieu défavorisé (?). La campagne. Approche sociale (?).
Plutôt de la photo documentaire.
Dans un noir et blanc somptueux, avec de magnifiques portraits.
Photographe de l'excellente agence VU'
Coup de coeur #22 14.9.2024 Danse • Ohad Naharin
Décidément, moi qui revendique n’aimer que la danse en solo ou en « couple », après Pina Bausch, voici Ohad Naharin chorégraphe dirigeant des troupes de plusieurs dizaines de danseurs et danseuses.
Bien que semble-t-il très connu, je ne l’ai découvert que tout récemment. Enorme choc, énorme révélation.
Quelle puissance. Quelle inventivité. Quelle émotion. Bouleversant.
Au moins aussi fort que Pina Bausch (cf/ coup de coeur #20).
Un best-of ici avec sur un de mes morceaux de musique préféré (« "Long way » de Caetano Veloso). En bonus des extraits de répétition. Une pure merveille.
Coup de coeur #21 25.08.2024 Documentaire • Everybody Street : La photo de rue new-yorkaise
Je suis de moins en moins fan de street photo, et pourtant j'ai pris un certain plaisir à regarder ce long documentaire consacré à la street photo new-yorkaise (disponible jusqu'au 31/12/2024).
Il a notamment l'intérêt de contenir de nombreux interviews de photographes et de nous en faire en faire découvrir d'inconnu.es (de moi en tout cas), et aussi de nous sortir parfois du champ de la street.
Malgré tout, il n'a pas réussi à me rabibocher avec la street.
Il n'y est pas question de Vivian Maier que j'apprécie de plus en plus avec le temps : peut-être est-ce devenu ce que je préfère dans le domaine de la street !
Cet été j'ai eu l'occasion de voir une expo de portraits posés qu'elle a pris dans les Alpes françaises (le Champsaur pour être précis, au dessus de Gap, où elle a passé une bonne partie de son enfance, sa famille maternelle étant origine de la-bas, coin où je passe chaque été mes vacances depuis 12 ans !). J'ai été impressionné par leur qualité : une grande portraitiste donc.
Sur le lieu de l'expo il y avait un gros bouquin sur ses travaux en couleurs. J'ai trouvé cela très bon : https://phototrend.fr/2019/07/revue-de-livre-the-color-work-vivian-maier/
Coup de coeur #20 2.06.2024 Danse-Théâtre/Cinéma • Pina de Wim Wenders
J’ai revu en février (2024) Pina, le documentaire de Wim Wenders (de 2011) consacré à Pina Bausch (décédée en 2009). Ou plutôt à sa compagnie, qui, dans le film, ne fait « que » rendre femmage à Pina Bausch. On ne l’a voit d’ailleurs que quelques secondes. Si ce n’est ces images, il n’y a aucune image d’archives. Tout a été “joué” pour le film.
J’ai été bouleversé.
Totalement emporté par la grâce, l'émotion, l'humanité qui s’y dégage. Par les dispositifs mis en place par Wim Wenders. La caméra au plus près des danseurs et danseuses. L’alternance entre merveilleuses scènes de groupes (j’aimais la danse uniquement en solo - j’exagère) et de duos accompagnés de voix off des propos des danseurs. La caméra au plus prêt des corps, des visages, en mouvement. Les scènes en extérieur. La ville. La nature.
Est-ce de la danse ? Est-ce du théâtre ? Tanztheater : concept introduit par Pina Bausch. Mais pas que …
J’avais vu le film à sa sortie dans de (très) mauvaises conditions : c’était en 3D, je n'avais pas supporté la 3D, j’avais vite ôté mes lunettes. Le film était flou.
Aujourd'hui je revisionne la bande annonce du film. L’émotion m'envahit immédiatement, mes poils se hérissent, mes yeux s’humidifient, j'ai la chair de poule.
« Dansez, Dansez, Sinon nous sommes perdus ». La devise de Pina Bausch ? Cela pourrait être la mienne.
Coup de coeur #19 1.06.2024 Photo • Nolwenn Brod
Portrait de territoire. Portraits de ses habitants surtout, de corps. Des rencontres. Pas gai, mais pas triste. Intime. En clair obscur. Émouvant bien sûr.
Extrait de sa bio : « C’est une photographie phénoménologique que Nolwenn Brod construit, de celle qui place au cœur du processus créatif, l’expérience de la rencontre.»
Je n’ai pas su quelle série mettre en avant, alors en voici trois :
De beaux titres.
Nombreux interviews de Nolwenn Brod à retrouver ici.
Membre de la très bonne agence VU'
Coup de coeur #18 30.03.2024 Photo • Eric Bourret
Quand j’ai découvert son travail - dans le majestueux cadre de la Vieille Charité à Marseille en 2022 où 100 photographies, pour la plupart, en très grand format étaient exposées, j'étais partagé. Trop facile. Trop travaillé. Trop grand : une manière aisée d’en jeter plein la vue. Le tout enrobé d’un discours abscons.
Mais fasciné aussi.
Depuis j’y repense souvent. Et souhaite m’en inspirer.
Et puis il y a la démarche. (tout récemment) Je l’écoute présenter son travail, et je comprends tout.
Non ce n’est pas de la peinture ; non ce n'est pas de la gravure ; non ce n’est pas de la double-exposition.
Série ARBOS
Série NATURA
Série PANGEA
Coup de coeur #17 15.02.2024 Photo • Jungjin Lee
De la photographie plutôt grise. Plutôt de paysage ou de nature. Plutôt minimaliste. Plutôt pictorialiste. Plutôt graphique.
Mais on y trouvera des autoportraits (hyper-intéressants), de la couleur, voire de la street (j'exagère).
Poétique et émouvante en tous cas.
Pas très loin de ce que j’aimerai réussir à faire … parfois (d’autant qu’on y trouvera parfois un peu de Depardon).
Difficile de recommander une de ses - nombreuses - séries tellement elles me plaisent. qualités. Aller, celle-ci - qui ne correspond pas du tout à mon introduction (fort réductrice) ! - et celle-là pour ses formats originaux …, et celle-là et celle-là (oh oui) … ;-). (Et dire que j’ai réussi à choisir 1 photo pour illustrer ce post !)
Jungjin Lee, artiste coréenne née en 1961. Plusieurs de ces travaux ont rejoint les collections de grands musées américains.
Coup de coeur #16 17.12.2023 Photo • Susannah Baker-Smith
Beau. Mystérieux. Poétique. Maîtrisé. Parfaitement agencé. Inspiré/Inspirant/Inspirante.
Que veut-elle me(nous) dire ? Que veut-elle se dire ? Des questions que je me pose pour mes propres projets.
Rien ne filtre sur elle sur son site. Ni sur ses photos. Pas de discours, pas de titre. Y figure une citation de Walter Benjamin : « I, however, had something else in mind: not to retain the new but to renew the old. » (Traduction de Google : “Mais j'avais autre chose en tête : non pas conserver le nouveau mais renouveler l'ancien.”).
Quelques phrases énigmatiques figurent sur ses photos, dont : « Sometimes he happens to find a day of happiness. » (“Il lui arrive parfois de trouver un jour de bonheur.”) ; « She can't keep from flying ? » (“Elle ne peut pas s'empêcher de voler ?”).
En cherchant ailleurs, on découvre : « Photographe britannique née en 1968, Susannah Baker-Smith a grandi au Pays de Galles, en Angleterre et à Amsterdam. C’est après avoir étudié la littérature à Cambridge et voyagé en Asie, en Afrique et au Moyen-Orient qu’elle se tourne vers la photographie et intègre l’Institute of Contemporary Photography de New York. Son travail traite des thématiques de la mémoire et du rêve. »
Et un titre : « Scattered Dreams » (“Rêves épars”). Un peu facile, mais cela me suffit.: émotion.
Super bonus : https://www.paulstolper.com/artists/154-susannah-baker-smith/works/
Coup de coeur #15 16.12.2023 Expo Photo • Noir & Blanc, une esthétique de la photographie
Exposition photo à la BNF François Mitterrand (Paris) du 17.10.2023 au 20.1.2024
Je ne l'ai pas encore vue, mais je possède déjà - somptueux - « catalogue » de l'exposition. L'expo était prévue en 2020, le catalogue était prêt, le Covid est arrivée... En 2023 elle est reprogrammée.
« Une exposition de chefs-d’œuvre en noir et blanc issus des collections photographiques de la Bibliothèque nationale de France. »
« Réunit les grands noms de la photographie française et internationale, dans un parcours qui présente environ 300 tirages et embrasse 150 ans d’histoire de la photographie en noir et blanc, depuis ses origines au XIXe siècle jusqu’à la création contemporaine. »
De toute beauté d'après ce que j'ai vu, lu, entendu.
Le site de la BNF ici • La bande annonce sur YouTube là • Un débat critique sur France Culture here.
Photo : Mario Giacomelli / Je n’ai pas de main qui me caresse le visage / 1961-1963.
Coup de coeur #14 15.11.2023 Photo • Gabrielle Duplantier
Série « Pays Basque » 2014-2015
Portrait lyrique du Pays Basque coté campagne, coté montagne, dans un magnifique noir et blanc. J'adore.
Portraits, Vaches, Cochions, Paysages, Moutons. Exceptionnel. Mais toutes ses séries le son : aller, encore un exemple ici.
Photographe franco-américano-açorienne née en 1978. Vit et travaille à Bayonne.
Edite ses livre dans l'excellent maison d'édition La main donne (quel beau nom / Tout un programme)
Coup de coeur #13 2.11.2023 Photo • Laura Henno
Série « Outremonde » 2017-2018
Portraits • Paysages • Zone • Etats-Unis • Désert • Respect • Douceur
PhotoRend.fr : « On avait découvert Slab City à travers l’histoire de Christopher McCandless, dans le film Into the Wild (réalisé par Sean Penn), ou par le biais de photographes américains. Dans la veine de Dorothea Lange ou encore Walker Evans, Laura Henno dépeint des portraits de cette « autre » Amérique. Celle des laissés pour compte, qui mènent une vie en marge de la société américaine au cœur du désert californien.
Des portraits faits à la chambre, sublimés par la lumière rasante de fin de journée, nous ouvrent les portes d’une vision intimiste et poétisée d’une famille de Slabbers— celle de Mary Ann, Ethan et Jack Jack. À leurs côtés, on découvre des photographies des autres résidents, comme le pasteur Dave, Benjamin, Julie, Michael, Connie, et bien sûr les chiens, Chronos et Zero. »
https://laurahenno.com/Outremonde
Pour approfondir : podcast de VISION(S)
Coup de coeur #12 12.10.2023 Photo • Romain Bagnard
Photographie sociale ? Photographie documentaire ? Photographie humaniste ? Témoignage ? Reportage ?
Quelle terminologie utiliser ? Est-ce important ?
Le « Foyer Notre Dame des Sans Abris » propose un hébergement social d'urgence à un public diversifié (familles, femmes isolées en attente ou non d'un regroupement familial, demandeurs d'asiles, travailleurs précaires, personnes sortant de la rue, de prisons ou dans une situation de fragilité psychiatrique).
Romain Bagnard : « Alternance de portraits anonymes des résidents et d'éléments symboliques de leur environnement immédiat, je tente de tisser des liens entre le monde visible et ma perception sensible du lieu et de ses habitants suggérant ainsi les multiples fractures qui les traversent »
Coup de coeur #11 3.10.2023 Photo • Podcast • VISION(S)
C'est seulement aujourd'hui que je m'intéresse à ce podcast, alors qu'il existe depuis 2019 et en est à son 53ème épisode !
Podcast qui ne parle que de photographie, mélangeant interviews de photographes et d’acteurs du monde de la photographie, avec des discussions autour de préoccupations sur la photographie. Topissime !
Mes deux premières écoutes :
#49 • Géraldine Lay • Photographe et actuellement directrice de la célèbre collection Photo Poche chez Actes Sud
#32 • Myriam Boulos • Jeune photographe libanaise ayant rejoint la prestigieuse agence Magnum tout récemment
Coup de coeur #10 24.09.2023 Photo • Série animé sur Bérénice Abbott
Archives of Women Artists, Research and Exhibitions (AWARE) réalise de« Petites histoires de grandes artistes est un projet original de vidéos d’animation ludiques et éducatives, destinées aux enfants à partir de 7 ans ainsi qu’aux plus grands. »
Ici, dans le domaine de la photographie vicie Bernice Abbott, grande photographe américaine.
Résumé de sa vie et de son oeuvre en 5'48.
https://awarewomenartists.com/decouvrir/lhistoire-de-berenice-abbott/
Coup de coeur #9 21.09.2023 Photo • Ingebord Gerdes
Très belle sélection de photos en noir & blanc de Ingebord Gerdes proposée par la galerie Joseph Bellow de La Jolla en Californie.
Galerie qui se consacre pas mal au mouvement New Topographics. Mouvement qui m'a bluffé quand je l'ai découvert il y a 5-6 ans. Il m'a ouvert de nombreuses portes.
Pas sans rapeller Raymond Depardon.
Je m'y retrouve beaucoup dans ce travail en tant cas pour une partie de mes réalisations.
https://www.josephbellows.com/artists/ingeborg-gerdes?view=slider#1
D'autres photographe de la galerie à ne pas rater :
Lewis Baltz • John Banasiak • Andrew Borowiec
Coup de coeur #8 12.09.2023 Photo • Andreas Bleckmann
Extraordinaire série de portraits réalisés par Andreas Bleckman, chez lui, entre plage et port de pêche débarquée, dans le quartier de Rock-A-Nore de la ville de Hastings située au sud-est de l’Angleterre.
Sur cette petite zone de quelques hectares se croisent vacanciers et pêcheurs de tout âge, toute origine, tout milieu. Et c’est merveilleux d’humanité. Avec une maîtrise technique époustouflante : quels sens des couleurs et de la « direction » des « acteurs » ...
https://www.andreasbleckmann.com/
A retrouver dans le Volume 10 de la revue Epic.
Coup de coeur #7 5.09.2023 Livre sur la Photo
Petite philosophie pratique de la prise de vue photographique
par Jean-Christophe Béchet & Pauline Kasprzak
Un incontournable d'après moi. Et pourtant, apparemment sans grande prétention.
J’y ai découvert tant de choses que je n’avais lu nulle part ailleurs. Car contrairement à son titre, cela ne parle pas que de prise de vue (bien au contraire).
Il m’a permis de prendre du recul sur ma pratique ; faire un pas de côté ; démythifier de nombreux présupposés, voire d'injonctions. Bref, de me libérer de préjugés notamment sur la retouche et l’editing. Editing que je considère comme essentiel.
Hyper-accessible.
Coup de coeur #6 14.08.2023 Photo • Lasse Erkola
Lasse Erkola photographe finlandais.
Classique, mais tout de même : de la très belle Street photo en couleur.
Des couleurs à la Saul Leiter. Au Japon. Un peu anecdotique (comme c’est très souvent le cas en Street) mais cela est compensé par l'ambiance mélancolique parfois à la Edward Hopper.
Regarder aussi son « Shop » car y trouve d’autres œuvres, et aussi, beaucoup plus, sur son Flickr.
https://lasseerkola.com/photography
Coup de coeur #5 13.07.2023 Photo • Revue Epic #11
Le n°11 de l'excellente revue photo Epic vient de sortir :-) Comme toujours, un très bon cru. 184 pages consacré à la photo, sans publicité.
Au sommaire :
« Douce France » de Céline Villegas 35 pages
« Shimmers » de Alison McCauley 35 pages
« Dire Dawa » de Marion Péhée 35 pages
Johan Van der Keulen 6 pages | expo en cours au Jeu de Paume (Paris) 16/6-19/9/2023
Françoise Huguier 6 pages
Coup de coeur #4 8.07.2023 Photo • Lukas Vasilikos « Uncanny »
De magnifiques photos en noir et blanc. Sombres. Souvent floues. Pleines de bruit. Beaucoup de portraits. Photos mystérieuses, troublantes, remarquables (Uncanny).
Coup de coeur #3 6.07.2023 Cinéma • Hommage à Jean-François Stevenin par Laetitia Masson
De la photo au cinéma, il y a qu’un pas (ou deux).
Je voue une grande admiration aux chef·fes opérateur·ices. Elles/Ils sont capables de multiplier d’extraordinaires photos à l'intérieur d'un film. Des photos de tous genres : portrait, paysage, street, abstraction, reportage, nature, etc. Alors bien sur, elles/ils ont les moyens, mais quand même...
Je suis aussi un grand admirateur des Blow-up de la cinéaste Laetitia Masson.
Blow-up excellente série de Arte, pastilles d’hommages au cinéma : aux réalisateurs, aux acteurs, au BO, etc.
Ma première recommandation Blow-up ira à l’hommage consacré à l’acteur et réalisateur français Jean-François Stévenin. C’est beau à pleurer, et moi aussi, j’ai été subjugué lorsque j’ai découvert son cinéma : c’était avec « Mischka » en 2002. Ici, ce n'est pas l'esthétique qui compte, mais les trippes.
Et quels choix musicaux pour accompagner ces images : à tomber : Tindersticks, Leonard Cohen, Nick Cave, Jean-Louis Murat, Bashung, Johnny Cash, Mark Lanegan, Paulo Conte … toutes les musiques que j’aime ! (bon, y'a aussi Johnny !)
https://www.arte.tv/fr/videos/100210-060-A/blow-up-jean-francois-stevenin-par-laetitia-masson/
Un jour, je ferai des vidéos !
Ci-contre, Jean-François Stevenin par Pascaline Cuvelier.
Coup de coeur #2 19.06.2023 Letizia Le Fur
Je découvre ses photos sur Instagram.
Coup de foudre. A chacune d’elle j’ai envie de mettre un Like. C’est rare.
Puis je découvre son site.
De la couleur. Du beau. De la nature. Du nu masculin (franchement réussi je pense: pas si courant). Très travaillé (et pourtant, ce n’est pas ce que je préfère en photo).
Puis une interview. Sur un site de podcast - que je ne connaissais pas - consacré à la photographie : passionnante, originale, réfléchie, touchante, éclairante, inspirante. Et elle aime Duras.
Cela me questionne : c’est bien.
Série qui me touche le plus : L'âge d'or et L'origine.
Coup de coeur #1 18.06.2023 Debbie Fleming Caffery
Photographe états-unienne née en 1948 et a grandi en Louisiane.
Son travail documentaire sur les communautés de sa région, puis au Mexique, ainsi que les suites de l'ouragan Katrina lui a valu d'être soutenu par d'importantes institutions. Ses œuvres figurent dans les plus grands musées états-uniens (MET, Whitney Museum, MOMA, etc.).
Deux de séries me touchent particulièrement Within with Walls et Mexico ; mais j'aime tout son travail. Elle est notamment une merveilleuse portraitiste.